Mardi 26

Avant dernier jour de marche. Le ciel est nuageux mais pas trop, et je peux voir la Rhune avec l'océan à l'horizon. Encore de belles montées et descentes bien raides à travers la forêt. Je me trompe à cause du livre qui indique un chemin en contrebas d'un col, alors qu'il fallait bifurquer au niveau du col. Je me rends compte que je suis en direction de Sare. Après demi tour, je rejoins bientôt le col de Lizarrieta, juste à la frontière. Avant d'y arriver j'ai l'impression de connaître l'endroit et à la vue d'un arbre biscornu, je me souviens être venu là avec Cécile et notre petite fille Morgane. Puis toujours dans la forêt, j'arrive au col de Lizuniaga. Je m'installe dans un petit hôtel pour ma dernière nuit, car demain je serais chez Yannick.

mercredi 27 juillet

Beaucoup de brume ce matin, et je décide donc de ne pas monter sur la Rhune, mais de la contourner. J'y suis déjà monté plusieurs fois et vu le temps, ce n'est pas très interessant...Encore de belles montées et descentes, sans arrêt, de colline en colline. J'aperçoit Hendaye, et je pense toujours y arriver, mais c'est vraiment bien long. Enfin, me voilà sur la plage d'Hendaye. Je fais vraiment tâche avec mon gros sac à dos, mes chaussures de montagne et ma dégaine au milieu des gens en maillot de bain... Trois amis sont venus m'acceuillir, et c'est vraiment sympa. Volà un défit de plus de réalisé, en 43 jours. Je suis content d'avoir terminé sans blessure ni fatigue excessive. J'ai cependant quelques kilos en moins....

Dimanche 24

Encore du brouillard, toujours du brouillard... je ne vois pas à 2 mètres et évidemment, je me perds. Mon fils Yannick, habitant Bayonne, doit me rejoindre depuis les Aldudes pour que nous fassions un bout de chemin ensemble. Malgré le brouillard, il est là, et on doit s'appeler plusieurs fois pour se retrouver. Heureusement il connaît bien la région, et m'indique par où je dois passer. Du coup je passe par Ronceveau, alors que ce n'était pas prévu. Je retrouve enfin Yannick et son copain Gribouille, un beau chien, et nous marchons ensemble toujours dans le brouillard. En fin de journée, nous arrivons aux Aldudes. Il n'y a plus de place dans le gîte, et je vais dans l'auberge de jeunesse qui est pleine de jeunes. La dame me trouve un petit coin tranquille, mais les jeunes feront du bruit jusque vers 23h. Encore plus tard, un gars arrive, et repart très tôt le matin avant que je me lève... Il doit faire le circuit en un minimum de temps. A mon gout, c'est pas terrible, car il ne doit rien voir du paysage. Quoique  depuis quelques jours, je ne vois pas grand chose...

Lundi 25

Petite étape aujourd'hui avant les deux prochaines beaucoup plus longues. Je démarre par une pente vraiment très très raide. Pas de virages, toujours tout droit jusqu'au point le plus haut... Le gîte d'Elbete est complet et je dois aller dans le village suivant où je trouve une petite chambre pour 15 euros. C'est la fête du village et il y a beaucoup de musique et de bruit.

Samedi 23

Ce matin le mauvais temps est toujours de la partie, donc je m'équipe avec la cape de pluie. Heureusement peu après le soleil se lève, et je grimpe sur les crêtes. Le chemin est agréable et sympa. J'arrive au Chalet Pedro puis je me perds car je reste sur le GR10 trop longtemps et je loupe le Gr12. J'arrive sur une route et ne sais pas trop où je suis. Après l'explication donnée par une fermière, je rejoins les cabanes d'Egurguy. Je pense que j'ai fait un sacré détour. Puis je passe en Espagne, et le chemin, au lieu de contourner les collines, monte tout droit, et redescend tout droit. Vers 15h30, le temps se détériore et je ressort ma cape de pluie. Il pleut, il fait froid, et il y a du vent. Je me perds de nouveau à cause du brouillard et à un moment, je dois faire demi tour jusqu'à la dernière marque aperçue. Je décide de ne pas avancer tant que je n'ai pas vu la marque suivante, ça prend beaucoup de temps... Je rejoins une piste plus large mais complètement boueuse qui monte est descend sans arrêt. Enfin, j'arrive au refuge Aspegi qui est une simple cabane. Je passe la soirée seul, mais à 22h30, un gars arrive, il s'est perdu et a tourné en rond pendant plus de 2 heures...

vendredi 22

Bonne soirée hier soir avec deux personnes sympas et nuit sans ronfleur. Je suis réveillé à 4h du matin par un gros orage qui dure jusqu'à 7h. A 8 h je demarre sous un ciel tout couvert. Je décide de ne pas passer par les crêtes à cause du sentier mal indiqué, et dans le brouillard, ce serait trop risqué. Je prends donc la route goudronnée et passe par le village de Larrau.

Je continue sur le goudron et grimpe ainsi plus de 1000m dans le brouillard toute la journée. Impossible de voir le paysage, et les seuls photos que je peux prendre sont des animaux et des plantes. Vers midi je mange un sandwich acheté au gîte, sous un arbre qui goutte. Ce n'est vraiment pas agréable! A 13h30 j'arrive au col d'Organbidexka puis très vite je suis aux Chalets d'Iraty. En fin de journée, je discute avec une Anglaise qui ayant pris le chemin des crêtes, s'est perdue, et a mis 5h de plus que le temps prévu...Je ne regrette pas d'avoir pris la route. Je mange seul ce soir avec mes provisions achetées à Lescun.

Mercredi 20

Je suis réveillé vers 1h du matin par la lune qui m'éclaire. Ce matin, bon petit déjeuner avec le groupe ravi d'avoir dormi à la belle étoile. Je grimpe une pente très raide avec un troupeau de mouton et un chien. J'arrive à la station de ski de La Pierre St Martin. Il y fait un vent tel que je manque tomber plusieurs fois. le temps change et se couvre. Des orages sont annoncés.  Je pique-nique, ou plutôt je mange un bout de vieux fromage donné par le berger, en restant bien à l'abri du vent.

Je monte ensuite au col, et m'arrête à côté de la fameuse pierre qui indique le pacte signé, il y a plus de 6 siècles, entre les Français et les Espagnols.

Je passe ensuite aux abords d'une vieille ferme pourrie et sale avec plein de cochons. Le vent est toujours aussi fort et je doit me plier en deux pour ne pas tomber. Longue descente qui n'en finit pas, sur un chemin large et raide. Je traverse ensuite une magnifique gorge dans la forêt. Il pleut, il y a de l'humidité partout, j'ai l'impression d'être dans une forêt amazonnienne... Chemin raide en descente avec des plaques calcaires bien mouillées, comme des savonettes. Il faut faire vraiment très attention.

Le  gîte de St Engrace est sympa. Je dîne avec un autre marcheur, et comme 4 autres personnes avaient commandé et ne sont pas venus, on mange à 2 des plats faits pour 6 ... et c'est super bon. Le seul ennui, c'est que l'autre a ronflé toute la nuit. Heureusement les boules quies sont là...

Jeudi 21

Montée jusqu'aux gorges de Kakouetta. Je m'arrête au café, et la dame me reconnait. En effet nous sommes passés là, avec Cécile, en octobre dernier et avons fait les gorges à pied. Une super balade. Du coup elle m'offre le café et nous discutons un bon moment.

Puis c'est une longue montée sur la route goudronnée et dans le brouillard. Un chemin me mène à un col, et je me perd dans la descente car il n'y a pas de marques et toujours du brouillard...Traversée des gorges d'Holtzarte par une passerelle et arrivée au gîte de Logibar. J'ai beaucoup marché encore aujourd'hui, environ 25 km, de 8h à 18h.

Mardi 19

Longue descente facile pour rejoindre le petit village de Lescun. Il fait super chaud, et j'attends l'ouverture d'un magasin au frais sur le banc d'un lavoir. Je serais bien si je n'étais pas embêté par les mouches.

A 16h 30, je fais mes courses, et me charge de 2kg supplémentaires.  Il fait encore chaud quand je repars, et je grimpe heureusement à travers une forêt. Le refuge de l'Abérouat est occupé par un groupe de gamins, je plante alors la tente. Je mange avec le groupe, et les gamins me posent plein de questions sur mon périple. Leur accompagnateur venait juste de leur expliquer que des gens traversait les Pyrénées d'est en ouest ou vice-versa. Je dois déplacer ma tente car des ânes sont arrivés et paissent à cet endroit. Un arceau déjà un peu endommagé se casse dans le transport, ça tient encore, et j'espère que ça va tenir jusqu'à la fin. En principe encore 7 jours.

Dimanche 17

Je traverse le gave de Bious et dans un beau paysage, j'arrive à plusieurs lacs, les lacs d'Ayous, et son refuge, le refuge d'Ayous. C'est par un chemin super raide que j'arrive au col d'Ayous où il y a beaucoup de monde.

 De l'autre côté, je suis plus tranquille, mais il est encore tôt quand je rejoins le refuge de Larry non gardé.

Je décide de continuer jusqu'à un gîte où il faut 4 heures pour l'atteindre. il fait très chaud, je grimpe encore à un col et j'arrive au gîte, qui est en vente... on me dit que 5 Km plus loin il y a une cabane. Je suis fatigué, mais je continue sur le goudron, à travers la forêt, et là, la cabane est occupé par un berger. Je n'ai plus qu'à planter la tente, car je n'en peux plus. Il est 20h30, j'ai marché 11 heures, sans compter les arrêts. Le berger garde son troupeau de brebis et fait le fromage lui-même. je lui en achète ainsi qu'un morceau de pâté, et il me donne un bout de pain rassit.

Lundi 18

Normalement je devrais marcher 9h30 aujourd'hui, mais comme j'ai rallongé l'étape d'hier, je vais m'arreter comme prévu au refuge d'Arlet. Je passe dans des endroits très rustiques. J'aperçois une maison, et pensant que c'est le refuge, je m'approche et vois sortir des cochons de la maison. C'est une ferme du Moyen-Age... Le refuge d'Arlet est au bord d'un lac et comme je m'arrête tôt, je  me baigne et me prélasse au bord de l'eau. Diner dans le refuge, et nuit sous la tente.

samedi 16 juillet

Il fait beau ce matin, et je commence ma journée par le Passage d'Orteig. C'est un endroit difficile surtout pour ceux qui ont le vertige, Heureusement qu'il y a un cable pour se retenir.

Juste après, je franchis le col d'Arrious et rejoins la D734. De l'autre coté, une cabane, un nouveau col, une autre cabane, et j'arrive au refuge de Pombie.

Comme il y a beaucoup de monde et qu'il est encore tôt, je continue. Je passe le col de Peyreget, et arrive au bord du lac. Il est 17h, il fait beau, et j'en profite pour me baigner et me laver dans le lac. Bivouac agréable au bord de l'eau.

Mercredi 13.

Très bonne nuit au refuge, et petit déjeuner sympa. Je pars dans le brouillard et arrive à Gavarnie, vers 10h, où je fais quelques courses. Un journaliste de "Treck Magasine" m'interroge sur mon périple, et me prend en photo. Il y aura en principe un article début 2017. Le chemin est facile, et le temps se lève tout doucement.  Je passe aux Granges de Holle où j'aurais du dormir. Petit aller-retour à Notre Dame des Neiges pour voir la vue. Je monte la vallée d'Ossoue, et sur le chemin je rencontre un couple, Bruno et Isabelle, avec lequel je vais marcher plusieurs jours. Je m'arrete au barrage d'Ossoue pour pique niquer quand je vois Patrice passer comme une flèche.Je le croyais bien devant moi. Il a du attendre un paquet 24h à Gavarnie. Montée très raide jusqu'au refuge de Bayssellance à presque 2800m où il y a beaucoup de monde. Ils sont là pour faire le Vignemale. Le temps se gatte, il fait super froid, pas loin de 0°C , et il grésille.

Jeudi 14

Mauvaise nuit en dortoir à cause des ronfleurs. Au réveil, tout est gelé et il fait encore plus froid. Bruno est parti tôt pour faire le Vignemale. Je grimpe à l'Hourquette d'Ossoue où je peux admirer le sommet du Vignemale bien dégagé. Descente vers le refuge des Oulettes de Gaube où j'attends une heure que tout se dégage. Col des Mulets, puis col des Arratilles avant la belle descente sur le lac du même nom.

Le soir je suis au refuge Wallon. Depuis Gavarnie, je n'ai pas de réseau pour appeler Cécile et lui donner des détails de mon trip. Ce sera pour plus tard. Les gardiens du refuge ne sont pas sympas, voir même désagréables. Je plante la tente près du ruisseau, mais la soirée est très froide à cause du vent.

Vendredi 15

Ce matin tout est gelé, il fait en dessous de zéro. Je grimpe au col de La Fache. Un immense névé de 200m me barre le passage. Je le traverse en étant un peu crispé; si je glisse, je me retrouve dans le lac en contre-bas...C'est vraiment dangereux, mais je tiens bon. Bruno et Isabelle arrivent derrière moi, mais ils sont bien équipés. Traversée ensuite d'autres petits névés plus faciles et j'arrive au refuge espagnol de Respomouso. Après m'être sustenté, je repars, et par une grimpée très raide, j'arrive au col d'Arremoulit. Enfin le grand lac  et le refuge où je m'arrête pour la nuit. Le refuge n'étant pas terrible, et toujours beaucoup de monde, je campe près d'un névé au bord du lac.Ce fut une longue journée, J'ai marché de 8h à 18h20. Toujours pas de réseau. Heureusement, la dame du refuge très sympa, me propose son fixe et je peux ainsi donner des nouvelles à Cécile.

Lundi 11 juillet

Je m'endors très vite, et je suis réveillé à 4h par un orage violent qui dure longtemps. A 7h la pluie s'arrête, mais le temps est vraiment gris et j'hesite à partir. Je pars donc assez tard et grimpe dans une vallée glaciaire. Il y a des erreurs dans le bouquin, et je perds du temps à chercher mon chemin. Longue grimpée jusqu'au col de Barrosa puis lac de Barroude avec son refuge qui a brûlé l'année dernière.

Je passe ensuite deux hourquettes qui sont des petits cols. Le chemin est difficile, avec des schistes sur lesquels il faut mettre les mains. Traversée d'un névé à la limite de la rimaille, mon sac à dos s'accroche dans la glace et je manque de tomber. Descente raide sans chemin et arrivée à la cabane des Aguilous où je décide de m'arreter pour aujourd'hui. Cette journée a été dure à cause des 1600m de dénivelé positif et du chemin très chaotique.  Nous sommes trois personnes à dormir dans cette petite cabane. L'orage est de nouveau menaçant et il va pleuvoir toute la nuit avec beaucoup de vent.

Mardi 12

Ce matin, il fait frais, le ciel est couvert et il y a du brouillard dans la vallée. A 10h30, je suis à la Chapelle de Heas, où j'aurais du dormir la nuit précédente. Je mange une omelette aux lardons super bonne.

Le chemin est encore très difficile à cause du brouillard qui m'entoure. Les marques sont mal mises et je tourne en rond sans savoir où aller. Je suis dans une humidité permanente, et vois mal les marques blanches sur les rochers. Parfois j'hésite, est-ce  le chemin ou des traces d'animaux? A un moment j'ai l'impression d'etre complètement perdu, et j'arrive à me retrouver avec le son de la rivière. C'est ainsi que de cols en cols, j'arrive au refuge des Espuguettes où je m'arrete pour la nuit. Encore une journée difficile à cause du brouillard cette fois.